Conférence présentée lors du 12ème Colloque International d’Ecologie des Vers de terre (International Symposium on Earthworm Ecology – ISEE XII) du 10 au 15 juillet 2022 à Rennes
Depuis un demi-siècle, les chercheurs spécialisés dans l’étude des vers de terre se réunissent tous les 4 ans lors du International Symposium on Earthworm Ecology (ISEE). La 12e édition de l’ISEE a eu lieu à Rennes du 10 au 15 juillet 2022. Pour en savoir plus sur ce colloque, lisez l’article sur l’aide à la préparation de l’ISEE ici.
« A French collaborative platform on earthworms: From citizen science to the monitoring and assessment of soil biological state »
Sarah Guillocheau1,2, Kevin Hoeffner2, Jeanne Maréchal2, Jennifer Scimia2, Lola Morand2, Nathan Lévêque2, Diane Fiala2, Abdourahmane Diallo2, Muriel Guernion2, Daniel Cylly2, Daniel Cluzeau2
1 Micro-company, MME Guillocheau Sarah, Mauron, France
2 University of Rennes, CNRS, ECOBIO [(Ecosystèmes, biodiversité, évolution)] – UMR 6553, Rennes, France
Vidéo de la conférence et des échanges (en anglais) bientôt disponible.
En attendant voici un résumé de la conférence préparée avec l’équipe de l’Université de Rennes (OPVT) :
La plateforme EcoBioSol regroupe les données des programmes de recherche de l’Université de Rennes 1 et de l’Observatoire Participatif des Vers de Terre (OPVT). Depuis 2011, plus de 8000 observations en milieux naturels, agricoles et urbains ont été faites pour répondre aux besoin des professionnels et des chercheurs.
Un des buts d’EcoBioSoil est d’offrir un outil simple pour évaluer la biodiversité des sols à travers l’évaluation des communautés lombriciennes. Pour ce faire, EcoBioSoil a développé une méthodologie et des protocoles accessibles pour tous (voir les protocoles standardisés d’échantillonnage des vers de terre ici). Le protocole le plus sollicité est le protocole Test-Bêche qui consiste à décaisser 6 blocs de sols de 20×20 cm et 25cm de profondeur et à trier manuellement la terre pour extraire chaque ver de terre présent.
Deux méthodes sont possibles après l’échantillonnage des vers de terre :
La méthode participative où les participants identifient eux-mêmes les 4 groupes fonctionnels (avec la clé d’identification) et entrent les résultats sur le site web d’EcoBioSoil.
La méthode collaborative où les participants placent les vers de terre collectés dans des flacons d’éthanol et les envoient au laboratoire de l’Université de Rennes 1 qui détermine les espèces présentes et les pèse. Ainsi cette dernière méthode permet d’avoir des analyses lombriciennes sous forme de fiches individuelles et des restitutions pour des groupes de travail.
Dans les analyses lombriciennes, l’abondance, la biomasse et la richesse lombricienne de chaque parcelle sont placées sur un référentiel national contenant 5 classes (très faible, faible, moyen, élevée, très élevée). L’analyse contient également d’autres indicateurs comme la structure fonctionnelle, la diversité fonctionnelle, la structure taxonomique, la redondance fonctionnelle, etc. L’analyse finit par un diagnostic général des communautés lombriciennes, les 6 paramètres biologiques de la parcelle sont notés selon les résultats du groupe (référentiel annuel régional par occupation du sol).
Un autre but d’EcoBioSoil est de construire une base de donnée de référence sur les communautés lombriciennes. En plus de répondre à des questions de recherches sur les communautés lombriciennes, ceci permet de répondre à la demande des professionnels d’aller plus loin en construisant des référentiels par occupation du sol ou selon la gestion des cultures. L’exemple détaillé dans la présentation est un référentiel selon 8 occupations du sol (forêt, agroforesterie, prairie, culture annuelle, vigne, espace vert urbain, jardin potager urbain et bord de route) en fonction de 3 indicateurs lombriciens (abondance, biomasse et richesse par parcelle). Ce référentiel s’applique pour les prélèvements faits avec le protocole Test-Bêche. Ce référentiel sera bientôt publié. Cet exemple est une première étape de ce qu’il est possible de faire, une prochaine étape sera de réaliser des référentiels selon la gestion des cultures annuelles (travail du sol, fertilisation, etc) et selon les propriétés du sol comme par exemple la texture.
Enfin, le développement de la plateforme EcoBioSoil permet de diffuser les connaissances scientifiques sur les communautés lombriciennes au plus grand nombre.
Pour conclure, la plateforme EcoBioSoil est un moyen pour les professionnels et les chercheurs de travailler ensemble et répondre à leurs différents besoins.
Mon entreprise se place dans la continuité d’EcoBioSoil en proposant à la fois un soutien à la communauté scientifique et un accompagnement des professionnels dans l’évaluation de l’état biologique des sols.